Maternité, 1890, Mary Cassatt

Mary Cassatt, Maternité

Maternité, 1890, pastel, 68,6 x 44,4 cm, Mary Cassatt, collection privée.

Un petit clin d’œil pour rendre hommage, avec 24h de retard, aux mamans. Mary Cassatt (1844-1926) a été le seul peintre américain membre des impressionnistes. Elle a travaillé avec Degas, son talent a enchanté le maître et le groupe d’artistes impressionnistes l’invite à exposer avec eux dès la quatrième exposition de 1879. Elle collectionne les estampes japonaises, comme Monet.

Après la mort de sa sœur Lydia en 1882, Mary se tourne de plus en plus vers des portraits de mère et enfant, qui sont devenus son thème de prédilection. Le tableau du jour se retrouve sous la double influence de Degas et de l’art japonais. Degas pour un dessin très abouti et une technique, le pastel, qu’il appréciait énormément, le japonisme pour cette absence de profondeur et de perspective dans le décor du second plan. Cela fait huit ans maintenant que l’artiste s’est tourné vers des portraits de mère et d’enfant mais, en cette année 1890, elle restreint encore ses sujets vers ce qu’on pourrait appeler les Madones laïques ou encore les Madones modernes.

La mère n’est plus Marie, l’enfant n’est plus Jésus, les symboles de la Passion ont été ignorés, mais pour le reste les attitudes, les postures sont des échos des madones italiennes du cinquecento. Mary a alors 46 ans, elle a refusé une demande en mariage, et son amie peintre Berthe Morisot a une fille de 12 ans (Julie Manet).

Le choix de ce thème obsessionnel est-il seulement celui que demandent ses clients ou est-il lié au fait qu’elle n’a pas d’enfant et qu’elle sait qu’elle n’en aura pas ? Dans tous ses tableaux de la période 1890-95, les figures de la mère et l’enfant, sont fusionnelles, et on ne saurait séparer l’un de l’autre.

30/05/2016

Photo wikimedia commons File:Cassatt_Mary_Maternite_1890.jpg Usr File Upload Bot (Cobalty)

La Cueillette des coquelicots, Mary Cassatt

Les années 1870 ont été celles des coloristes. Delacroix avait montré la voie. Les jeunes gens nés vers 1840 l’ont suivie avec comme armes les théories de Chevreul (1839 – De la loi du contraste simultané des couleurs… ICI) et la peinture en tube d’étain, inventée en 1841, qui va permettre de peindre en plein-air.

Le champ de coquelicots par ses contrastes de vert et de rouge va devenir un thème prisé à partir de 1873-74. Mary Cassatt (1844-1926) a 31 ans quand elle réalise le tableau du jour. Il correspond à une évolution de sa technique.

La Cueillette des coquelicots, Mary Cassatt

La Cueillette des coquelicots, 1875, Mary Cassatt, hst, 26,6 x 34,3 cm, collection privée BrCR 42

Citons Achille Ségard, le biographe de Miss Cassatt. « À partir de 1874, les essais se précisent, le dessin se resserre, le trait devient plus nerveux et plus incisif. Miss Mary Cassatt se cherche elle-même et elle se cherche par le dessin. Dans une certaine mesure, elle réfrène une qualité naturelle dont elle se sentait sûre et dont elle savait bien qu’elle tirerait un jour de beaux effets : le don de voir en coloriste. Ce don implique le plaisir de se complaire à l’analyse subtile des complexités quasi imperceptibles des nuances et la joie de regarder par taches, de ramener à des valeurs colorées les personnes, les objets ou les paysages. »

Mary Cassatt suit de peu le premier tableau de Claude Monet (musée d’Orsay, W274) mettant en scène des coquelicots.

Coquelicots (La Promenade), Claude Monet

Coquelicots (La Promenade), 1873, hst, 50 x 65,3 cm, Claude Monet, musée d’Orsay, Paris W274

Champs de coquelicots près d'Argenteuil, Claude Monet

Champs de coquelicots près d’Argenteuil, 1875, hst, 54 x 73,7 cm, Claude Monet, Metropolitan Museum of Art, New York W380

Mais on sent déjà chez Cassatt son attirance pour les portraits d’enfants. Alors que les silhouettes ne sont guère plus que des taches de couleur chez Monet, les volumes de l’enfant sont mis en valeur par Mary Cassatt.

Découvrez tout l’œuvre de Miss Cassatt dans la monographie enrichie publiée chez VisiMuZ : ICI.

21/11/2015

Photos
1) Cassatt : wikimedia commons, File:Mary_Cassatt_-_Picking_flowers_in_a_field_–_1875.jpg Usr Jane023
2) Monet : wikimedia commons, File:Claude_Monet_-_Poppy_Field_-_Google_Art_Project.jpg, Usr DcoetzeeBot
3) Monet : Metropolitan, Courtesy wikiart.org

Dans la loge, Mary Cassatt

Mary Cassatt –

Dans la loge (Jeune femme au collier de perles dans la loge), 1879, Mary Cassatt, Philadelphia Museum of Art.

Qu’il est parfois difficile de cerner la personnalité de Miss Cassatt (1844-1926) ! Américaine francophile, elle a passé l’essentiel de sa vie en France. Que doit-on retenir ? L’amie, féministe avant l’heure, qui aimait défier Degas sur la technique du dessin ? La courtière et conseillère de la famille Havemeyer qui leur permit de constituer une des plus belles collections possibles d’art français ? La voisine et amie de la tribu Pissarro, qui vivait seule avec sa gouvernante et son personnel de maison en son château du Mesnil-Théribus ?

Le tableau du jour a été présenté à la 4e exposition impressionniste en 1879. Le théâtre parisien était un sujet de choix à l’époque et tous les peintres célèbres aujourd’hui ont représenté loges, corbeilles ou promenoirs. Ce n’est que plus tard, vers 45 ans, que Miss Cassatt, qui n’a pas eu d’enfant, se consacrera surtout aux toiles de mères et enfants. En 1879, il faut chercher ses influences du côté de Manet, de Courbet, de Degas et de Renoir, mais avec une palette plus claire, déjà influencée par le japonisme mis à la mode dans la décennie grâce au voyage de Théodore Duret et Henri Cernuschi au Japon en 1871-72 (voir par exemple ici l’éventail). Alors qu’avant 1874 Mary Cassatt n’a cessé de voyager (elle a fait de nombreux allers-retours entre les États-Unis et la France, a visité les musées d’Espagne et d’Italie), elle a trouvé son port d’attache en 1874 et ne quitte plus Paris et ses environs jusqu’en 1897.

Sa sœur Lydia est très probablement le modèle du tableau du jour. Lydia mourra peu après en 1882. Du point de vue de la composition, on remarque la vue des balcons de l’opéra de Paris au travers du miroir dans le dos de la jeune femme.

Degas disait d’elle : «  Je n’admets pas qu’une femme dessine aussi bien ». Il lui fallut pourtant l’admettre et elle nous le prouve ici encore. Edgar avait transmis à Mary son goût pour le défi de mettre en valeur les teintes de la peau des personnes peintes, lorsqu’elles sont soumises à une lumière artificielle. La lumière électrique est apparue à l’Opéra de Paris en 1875 mais il a d’abord été réservé à la scène. L’éclairage de l’Opéra sera tout électrique à partir de 1881.

Les liens de Cassatt et Degas méritent qu’on s’y attarde, en particulier dans les années autour de 1880. Retrouvez les dans la biographie de Miss Cassatt, chez VisiMuZ !

16/10/2015

Dim 81,3 x 59,7 cm
Photo wikimedia commons Mary_Stevenson_Cassatt,_American_-_Woman_with_a_Pearl_Necklace_in_a_Loge_-_Google_Art_Project Usr DcoetzeeBot

Augusta cousant devant une fenêtre, Mary Cassatt

Mary Cassatt Augusta cousant

• Augusta cousant devant une fenêtre, ca 1905-1910, Mary Cassatt, Metropolitan Museum of Art, New York.

Un tableau de la maturité de Mary Cassatt, la période qui la fit surnommer le «  peintre des enfants et des mères ». Intéressons-nous à son propriétaire. On ne dira jamais assez l’importance des collectionneurs dans la carrière des artistes. De l’autre côté de l’Atlantique, les Havemeyer, Stillman, Clark, Dale, ont compté pour beaucoup dans la renommée de Renoir, Degas, ou Miss Cassatt.

James J. Stillman (1850-1918) avait acheté cette toile directement à Miss Mary, comme de très nombreuses autres… Homme d’affaires new-yorkais, amoureux de Mary Cassatt, il l’aurait demandée en mariage autour de 1900. Celle-ci, qui avait alors autour de 55 ans, et était de 6 ans plus âgée que lui, déclina la proposition. Elle aurait aussi été influencée en cela par sa gouvernante et amie Mathilde Vallet qui ne voulait pas qu’elle « laisse le nom de Cassatt. » Mary et James restèrent amis et se virent souvent, surtout après que James Stillman se soit installé à Paris après sa retraite en 1909. Il acheta nombre de tableaux chez Durand-Ruel et possédait à sa mort 22 tableaux de Mary Cassatt. Mais il n’a pas osé demander à Miss Mary de réaliser son portrait et nous ne possédons que des photos de James Stillman.
Degas et lui furent les deux hommes à avoir compté dans la vie de Mary Cassatt.
Après la mort de son propriétaire en 1918, le tableau a fait l’objet d’une donation (anonyme, donc vraisemblablement par son fils James A. Stillman) au Metropolitan Museum en 1922.

Dim 80,6 x 60,3 cm
Photo Courtesy The Athenaeum, rocsdad

Mary Cassatt, peintre des enfants et des mères

Publication de Mary Cassatt par Achille Ségard (1872-1936), édition enrichie par VisiMuZ.

Tous les détails en cliquant ici.

Mary Cassatt – biographie enrichie – livre d'art numérique

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Parution de Degas (par Paul Jamot)

Parution de Degas de Paul Jamot (1863-1940), édition enrichie par VisiMuZ.

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